Le leader du groupe d’opposition Agir pour Ribérac a réagi à la « réponse » de la communauté de communes du Périgord ribéracois (CCPR) à la cruelle pénurie de médecins sur son territoire, lors de son conseil du 21 juillet 2021. Philippe Chotard, qui y siège comme délégué, s’est réjoui que l’idée de recourir à des médecins salariés en complément de l’offre libérale soit évoquée. En effet, Agir pour Ribérac avait de nouveau plaidé pour cette solution dans une lettre ouverte au maire de Ribérac Nicolas Platon, adressée en copie au président de la CCPR Didier Bazinet. Sauf que… ladite réponse consiste à engager « une étude d’opportunité et de faisabilité », et le calendrier de mise en oeuvre d’éventuelles mesures démarrerait… « au plus tôt »… fin 2022 ou début 2023. Dans un post Facebook publié hier dimanche 25 juillet, Philippe Chotard avertit donc les habitants qui cherchent un médecin traitant qu’ils sont avant tout priés… de patienter pendant de longs mois.
Leader du groupe d’opposition Agir pour Ribérac à la ville de Ribérac, délégué à la communauté de communes du Périgord ribéracois (CCPR), Philippe Chotard a publié hier dimanche 25 juillet un post Facebook (son intégralité est ICI) dans lequel il s’effraie du manque de volonté de l’intercommunalité -à l’instar de la ville de Ribérac au demeurant- à chercher des solutions à la pénurie alarmante de médecins généralistes. Or, après le départ en retraite du Dr Bernard Picard, cette situation est partie pour durer en s’aggravant si rien n’est fait, les élus d’Agir pour Ribérac l’avaient récemment répété dans un courrier au maire de la ville centre Nicolas Platon, expédié en copie au président de la CCPR Didier Bazinet. En rappelant conjointement qu’il était urgent de faire appel à des médecins salariés en complément de l’offre libérale, option que les élus d’Agir pour Ribérac défendent depuis plus de deux ans.
L’heureuse surprise douchée
Heureuse surprise à la dernière réunion du conseil communautaire, mercredi 21 juillet, relate Philippe Chotard : cette idée est évoquée, au moins cette lettre ouverte a-t-elle donc enfin permis à la CCPR de revenir sur sa position, qui a toujours consisté à lui fermer au contraire la porte -exactement comme la ville de Ribérac donc, où l’équipe en place s’y est également toujours opposée.
Reste que l’affaire allait vite prendre un autre tour…
En effet la « réponse » de la CCPR a tout l’air d’être dilatoire. Face à un « problème central et urgent » insiste Philippe Chotard, la collectivité juge manifestement que ce qui est « urgent », c’est de… réfléchir, et pour le faire au mieux, de « lancer une étude d’opportunité et de faisabilité » -son financement serait à la charge de l’Europe, via les fonds FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural), et la CCPR apporterait pour sa part 5 000 €.
Le calendrier de mise en oeuvre d’éventuelles mesures pourrait alors débuter « au plus tôt » à la fin de l’année… prochaine ou bien au début de la suivante -2023.
« Qui ignore que la situation est aujourd’hui dramatique ? »
Sans surprise, Philippe Chotard demande alors si le caractère « dramatique » de la situation actuelle échappe encore à quiconque pour que pareille entreprise soit envisagée. Autrement dit, quand le diagnostic est connu, faut-il encore se mettre en tête de chercher à l’établir ?
C’est que, poursuit en substance le représentant d’Agir pour Ribérac à la communauté de communes, le temps continue de s’écouler, accroissant la concrétisation de la menace de nouveaux départs en retraite de plusieurs médecins généralistes. En clair, alors que, jour après jour, leur effectif sur le territoire de la CCPR se rapproche du presque zéro, il apparaît que la collectivité estime, pour sa part, qu’il est urgent de patienter.
Philippe Chotard a de nouveau fait savoir le 21 juillet qu’il était au contraire urgent d’agir concrètement -après tout, ça ne fait jamais que deux ans bien tassés que son groupe d’opposition défend l’idée de faire appel à des médecins salariés en complément de l’offre libérale…- quand les élus de la majorité de Ribérac sont restés muets -le maire Nicolas Platon était absent.
« Il revient à l’État d’agir ? Sauf que d’autres collectivités ont agi, et avec succès »
Mais ce serait compliqué paraît-il, et Philippe Chotard ne se rendrait décidément pas compte qu’il revient en réalité à l’État de le faire, et qu’en ayant pour bras armé l’agence régionale de santé, eh bien ça ne facilite rien, sans compter que des médecins, on n’en trouve pas.
Sauf, soutient Philippe Chotard, que d’autres collectivités non seulement agissent pour de bon, mais avec succès qui plus est -en glissant une incidente qui laisse à supposer que c’est vrai qu’elles sont uniquement animées par le souci de répondre aux besoins des habitants. Et de citer les exemples réussis dans des Départements -Haute-Saône, Corrèze- dans des intercommunalités et des communes, « il y en beaucoup, y compris à proximité » du territoire de la CCPR -comme la ville de Cognac (Charente) qui vient d’ouvrir un centre de santé municipal intégrant « 7 médecins, soit 5 équivalents temps plein ». Des régions également ont pris des « initiatives d’ampleur » -comme la région Centre- indique également l’élu.
En conclusion : encore faut-il vouloir résoudre le problème du manque cruel de médecins pour pouvoir y parvenir.
« Chers concitoyens, au sujet de la pénurie de médecins, il ne se passera rien d’ici de longs mois »
Aussi Philippe Chotard tient-il à faire savoir aux habitants du territoire de la CCPR qu’… « il ne se passera rien d’ici de longs mois ». Avec ceux qui ne trouvent plus de médecins traitants, il indique qu’il faudra être clair dans la réponse à leur apporter : « Ne vous inquiétez pas, une étude est en cours ».
De quoi amener l’élu à convoquer le souvenir d’un ancien président de la République, au 4e sommet de la Terre, le 02 août 2002, à Johannesburg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Mais nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ».
Et de demander encore et encore quand il est possible d’ « espérer » des réponses sur ce sujet du manque cruel de médecins, qui devrait s’exonérer de querelles de chapelle, et, à l’inverse, être la préoccupation de tous. De demander de vraies réponses, qui tiennent compte de « la gravité et de l’urgence de la situation ». C’est que, pour mémoire, les habitants les attendent.