Faut-il reporter ou non les prochaines élections intermédiaires -les scrutins des régionales2021 et des départementales2021– en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 ? Une partie de l’opposition à la majorité de gauche en Dordogne, composite au demeurant, est-elle divisée sur la réponse à apporter ? Le chef de file du groupe Le Rassemblement de la Dordogne Thierry Boidé a diffusé un communiqué ce dimanche 11 avril 2021 pour indiquer qu’il était favorable à un nouveau décalage dans le temps de ce double rendez-vous. De son côté, le conseiller à la préparation des élections chez LREM Jérôme Peyrat avait relayé hier l’avis du patron du mouvement macroniste Stanislas Guérini… qui prône son maintien en même temps qu’il fustige l’association des maires de France (AMF) en colère après le gouvernement qui sollicite depuis vendredi l’avis des premiers magistrats -ils ont jusqu’à lundi midi pour répondre. Toutefois, si la rediffusion qu’il a opérée concerne bien l’ensemble du tweet, sans le saucissonner, Jérôme Peyrat soutient qu’en qualité de maire de La Roque-Gageac, il « attend » pour prendre position sur une moitié de celui-ci -ce fameux éventuel report.
Initialement prévu en mars, le scrutin des régionales2021 et des départementales2021 avait été, le 22 février, repoussé aux 13 et 20 juin prochains.
Dans son communiqué diffusé à la mi-journée ce dimanche 11 avril, Thierry Boidé a fait connaître le point-de-vue du groupe d’opposition Le Rassemblement de la Dordogne qu’il préside au Département : « À l’heure où des efforts sont demandés aux Français avec un 3e confinement, le débat démocratique ne peut pas s’exprimer normalement. Il sera difficile de tenir des réunions, d’aller à la rencontre de nos concitoyens et de capter l’attention de tous ».
Le communiqué avait en préambule indiqué que « le gouvernement v(enait) de lancer une consultation auprès des maires afin de recueillir leurs avis sur la tenue des élections départementales et régionales ». En effet, il revient aux préfets, depuis vendredi soir 09 avril, de sonder les premiers magistrats. Qui doivent faire connaître leur position d’ici à demain lundi 12 avril, 12h.
« Les Français n’ont pas la tête aux élections » (Thierry Boidé)
« Aujourd’hui, les Français veulent se faire vacciner, travailler normalement, emmener les enfants à l’école, pouvoir revenir à une vie culturelle et sociale, aller au restaurant sans contraintes et avoir la perspective de vacances en famille. Tels sont les souhaits de nos concitoyens. Nous devons dans ce contexte accompagner les Périgourdins dans les difficultés qu’ils rencontrent et appeler de nos vœux une accélération de la vaccination afin que tous nous retrouvions une vie normale ».
Le président du groupe Le Rassemblement de la Dordogne se retrouve donc raccord avec l’association des maires de France (AMF) et l’association des maires ruraux de France (AMRF).
« Si l’on veut gagner le Département, il faut être unis » (Jean-Pierre Cubertafon -MoDem)
De son côté, Jérôme Peyrat, le conseiller à la préparation des élections du délégué général LREM Stanislas Guérini a relayé la position de ce dernier en faveur du maintien des élections intermédiaires en juin, qui s’étonnait conjointement que l’AMF s’insurge contre la consultation des premiers magistrats en cours puisqu’ils sont en charge de leur organisation.
Si Thierry Boidé et Jérôme Peyrat ne font pas toute l’opposition à la majorité départementale en Dordogne, reste qu’ils paraissent ici faire montre d’avis inconciliables sur un sujet autour duquel les notions de respect de la démocratie, d’obligation de réalisme tout simplement sont à la fois convoquées. Et sur lesquelles les appréciations de la qualité de la réponse gouvernementale à la crise sanitaire, les soupçons d’intentions tacticiennes… viennent se greffer. En Dordogne, le déroulement de l’entre-deux-tours des sénatoriales 2020 avait pourtant laissé entendre que l’union avait tant de vertus qu’elle méritait d’être envisagée. Le député MoDem Jean-Pierre Cubertafon (donc soutien de la majorité présidentielle) avait notamment déclaré : « Si l’on veut gagner le Département, il faut être unis et moi, personnellement, je suis d’accord pour que l’on fasse une liste qui pourrait s’appeler… »… et Thierry Boidé s’était chargé de poursuivre : « Le Rassemblement de la Dordogne ! Voilà comment elle va s’appeler ! ».
Il n’y aurait cependant pas encore lieu de pointer un petit changement d’état d’esprit. En effet, Jérôme Peyrat jure que, concernant l’opportunité du report des élections intermédiaires, il « est dans l’attente ».
Sur l’opportunité d’un nouveau report des élections régionales et départementales, les parlementaires sont appelés à donner leur point-de-vue… qui gardera valeur d’opinion en début de semaine prochaine – mardi 13 avril pour les députés, et mercredi 14 avril pour les sénateurs.
En Dordogne, 61% des maires « pour » le maintien des élections en juin
En attendant que les parlementaires fassent à leur tour part de leurs appréciations, les résultats de la consultation des maires par le gouvernement ont été, ce lundi 12 avril, publiés par le ministère de l’Intérieur.
En Dordogne, 357 maires ont donné leur avis sur 505 (soit presque 71% de participation), 217 (soit 61%) ont indiqué que les conditions préconisées par le conseil scientifique leur semblaient réunies, contre 133 (soit 37%) estimant que non.
Au plan national, 56% des premiers magistrats se sont dits favorables au maintien des élections régionales et départementales en juin, quand 40% s’y sont dits opposés, sachant que 4% se sont abstenus.