Alors qu’on ignore encore si des apporteurs publics prévoient de soutenir un projet d’avenir pour l’abattoir de Ribérac, structure en tout cas engagée sur la voie du redressement judiciaire, la délibération de la région Nouvelle-Aquitaine qui acte l’accord d’un prêt de 250 000 € à la société ribéracoise d’abattage (SRA) qui gère le site a été retrouvée. Reste que cette somme n’a pas été versée. Explication.
Le jour de la sainte Aude, le lundi 18 novembre 2019, la commission permanente de la région Nouvelle-Aquitaine a voté à l’unanimité un prêt public « moyen terme », en indiquant ce que cette appellation signifie : son remboursement est prévu « en 5 annuités, après 2 ans de différé ». Montant ? 250 000 €. La Région prend ce risque, en contrepartie d’une garantie : le « nantissement du fonds de commerce ». Pour le dire vite, si la SEMOP qui gère l’abattoir (ou SRA) venait à être incapable de le rembourser, la Nouvelle-Aquitaine aurait le droit de vendre l’abattoir pour récupérer sa mise.
Il s’agit d’une « avance remboursable » en « soutien à la restructuration financière », qui porte aussi le nom d’ « aide au retournement » ou d’ « aide au redressement ».
Ce prêt aurait été négocié oralement. Rien de préoccupant pour autant : la seule condition qui vaille pour qu’il soit accordé est déjà inscrit dans la loi. En effet, les actionnaires privés de la SEMOP doivent devenir majoritaires au capital. Rien de préoccupant… et pourtant…
Les statuts du conseil d’administration de la SRA sont modifiés pour prévoir que la Ville redescende sa participation de 55% à 49%. De leur côté, pour augmenter leur présence au capital de la SRA, les actionnaires privés doivent donc engager 28 000 € de fonds supplémentaires, chacun contribuant à cet investissement à hauteur de sa participation initiale -de quelques centaines d’euros à environ 6 000 € pour l’apporteur principal Arcadie.
Aucune modalité de libération de ce capital supplémentaire destiné à inverser le camp majoritaire n’est prévue. Aussi, pour alléger l’effort des apporteurs, le conseil d’administration programme de le faire en trois fois.
Il n’y a semble-t-il plus qu’à expédier les statuts modifiés à la Région… et c’est ce qui est fait.
La Région bloque
Pourtant, la Région va bloquer : de versement du prêt public accordé… il n’y a pas. L’étalement, par les apporteurs privés, de la libération du capital supplémentaire est devenu, aux yeux de la collectivité, un obstacle… à la libération des 250 000 €. La Région exige que le capital soit versé en une seule fois.
Cette modalité est exposée au conseil d’administration suivant, sans créer de contrariétés à la grande majorité de ceux qui sont autour de la table. De premiers chèques sont arrivés, ils vont aller au capital de la SRA.
Las, un vent mauvais se lève à peu près concomitamment. Et, à la saint Valentin, le 14 février 2020, Arcadie Sud-Ouest annonce son départ, dès le 1er mai suivant. L’abattoir de Ribérac va donc perdre la moitié de son tonnage.
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Sollicitée à plusieurs reprises sur le(s) motif(s) du non-versement de ce prêt de 250 000 €, la Région n’a encore pas donné suite.
Avant de chercher des subventions, il faut attirer les éleveurs pour qu’ils viennent abattre à Ribérac
C’est le rôle des territoires périgourdins, Aquitains qui distribuent les aides locales et aussi Européennes sans exiger de contrepartie. Le travail va chez les voisins ou grands distributeurs et reviennent dans leurs grandes surfaces…chez nous.
Préserver la production locale, c’est meilleur pour nous et aussi pour la planète.
On ne parle jamais de la stratégie de redressement en matière de.organisation interne,de temps de travail, d’economie interne, de management. C’est toujours la politique d.injection de fonds publics et en face…toujours aucun programme de redressement. A quand la suite….