Dans un communiqué mis en ligne le 14 avril, le conseil du commerce de France (CDCF) acte les efforts du gouvernement pour « sauver les entreprises » prises dans la tourmente de la crise sanitaire du covid-19. Reste qu’au regard de l’enquête sur ses répercussions qu’il a commandée au cabinet Lugaxis, 21% des commerces non-alimentaires redoutent une fermeture définitive. Le CDCF identifie deux « points de tension », qu’il souhaite voir levés par le gouvernement.
Si le président du CDCF William Koeberlé acte que le gouvernement a pris des mesures pour « sauver les entreprises », et lui en sait gré, force est de constater qu’au sein des commerces non-alimentaires, on continue de se ronger les sangs. Le CDCF s’appuie sur une enquête qu’il a commandée au cabinet Lugaxis, effectuée du 31 mars au 08 avril 2020 (*).
« 21% des commerces envisagent une fermeture définitive, et ils sont 30% au sein des commerces indépendants »
À l’arrêt total pour 91% d’entre eux, les commerces non-alimentaires qui envisagent la fermeture définitive représentent une part de 21%… et, au sein des commerces indépendants, celle-ci s’élargit à 30%. Or ces résultats interviennent à mi-parcours du confinement, prévu jusqu’au 11 mai. Le calcul est vite opéré par le CDCF : « la majorité » des commerces non-alimentaires vont devoir conjuguer zéro recette et deux dépenses -le loyer et les charges fixes. Or, « le report » de ces dernières « ne suffira pas » au sauvetage de ces entreprises, dit le communiqué.
Le covid-19… après la « crise des Gilets jaunes » et « les mouvements sociaux »
Par ailleurs, l’accès aux prêts garantis par l’État n’est pas automatique. C’est, explique le CDCF, que « la crise des Gilets jaunes » est passée par là… puis les « mouvements sociaux », à leur tour. Au total, ce sont 18 mois pendant lesquels les commerces non-alimentaires ont tourné au ralenti, ce qui s’est traduit par une « baisse des chiffres d’affaires et des marges ». En outre, le CDCF rappelle que « la plupart des commerçants ne sont pas propriétaires de leurs magasins ». Aux yeux des banques, le commerce apparaît alors comme « un secteur risqué » et qu’importe même si « les commerçants n’ont jamais été en défaut de paiement »… pour les prêts garantis par l’État à hauteur de 90%, c’est donc non. Sans surprise, le CDCF souhaite que « ces deux points de tension » soient levés.
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Le CDCF met en avant le rôle des commerces non-alimentaires dans les territoires
Le CDCF attend du gouvernement « un message politique fort » pour booster la reprise. De son côté, il planche sur la mise en place de « conditions optimales de sécurité » pour la réouverture des commerces non-alimentaires. Le communiqué se conclut sur des propos de William Koeberlé, qui rappelle leur rôle dans la vie de tous les jours : « Nos commerçants sont conscients de l’effort qu’il faudra fournir et considèrent qu’ils sont également dotés d’une mission de service public (…) ils sont avant tout de véritables partenaires des territoires, qui créent de l’activité et animent les centres-villes (…) à condition de leur débloquer les verrous pour leur permettre une reprise rapide ».