
La nouvelle est tombée samedi 11 avril : la population peut de nouveau adopter un animal abrité dans les refuges pour animaux. Ceux-ci avaient été fermés au public dès le 15 mars, pour cause de pandémie de Covid-19. En Dordogne, à partir de demain jeudi 16 avril, la SPA de Bergerac rouvre donc son service adoption. Attention toutefois, prévient sa présidente Nicole Sainjon : les adoptants doivent respecter des mesures strictes.
« À partir de jeudi 16 avril, les gens peuvent choisir un ou deux animaux sur notre site web, chien(s) ou chat(s) ». La présidente de la SPA de Bergerac Nicole Sainjon rappelle que la procédure est « strictement encadrée ». Un rendez-vous est fixé avec l’adoptant, à qui la SPA transmet une attestation. Attention, de son côté, l’adoptant doit toujours avoir avec lui l’attestation de déplacement dérogatoire, sur laquelle il coche la case « motif familial impérieux ». S’il est autorisé de se déplacer à plusieurs en voiture dès lors que chaque occupant a son attestation avec lui, le gouvernement invite à faire preuve de discernement. De son côté, Nicole Sainjon recommande que l’adoptant se rende seul à la SPA « ou dans une de ses familles d’accueil ». La présidente a en effet depuis longtemps fait le choix de privilégier ce mode de garde. Car, face à un adoptant, « ce sont ces familles qui sont le mieux à même de parler de l’animal ».
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« La SPA de Bergerac continue d’assurer la mission fourrière pour plus de 200 communes »
« Tous nos animaux sont vaccinés, stérilisés, vermifugés et ils ont bénéficié d’un traitement contre les puces ; et tous nos chats en plus d’un test SIDA et d’un test leucose ». Pendant le confinement, la SPA de Bergerac continue de « rentrer des animaux en fourrière ».
En effet, l’association du sud du département assure toujours cette mission « pour plus de 200 communes ». C’est un gage de pérennité et d’indépendance financières pour le refuge, « qui ne reçoit aucune subvention » : en contrepartie de ce service rendu, les communes versent à l’association 80 centimes d’euros par habitant, ressource à laquelle s’ajoutent les dons. En revanche, contrairement à nombre de refuges SPA confrontés notamment à la saturation, à Bergerac, « il n’y a pas de problème lié à la crise sanitaire ». Pas même de difficulté d’approvisionnement en nourriture. « Les animaleries jouent le jeu ». La SPA récupère ainsi des sacs de croquettes avec une régularité intacte. « Le niveau de dons ne faiblit pas davantage ». Total : le budget annuel de l’association (300 000 €) ne vacille pas. Alors, certes, Nicole Sainjon a des inquiétudes au sujet des maltraitances, qu’elle « craint voir augmenter » pendant cette période de huis-clos. Mais elle sait conjointement pouvoir compter sur les polices municipales des communes avec lesquelles la SPA entretient des relations régulières. Sur les militaires de la gendarmerie, également.
« Un noyau dur de 15 bénévoles actifs apporte une aide précieuse »
« Malgré le confinement, je suis à la SPA toute la journée ». Pas d’interruption de la surveillance vétérinaire, non plus : les stérilisations et les « bobos » restent assurés par un docteur professionnel « très protecteur, et disponible 7 j/7 ». En revanche, un seul salarié sur les sept que compte l’association bergeracoise – entre secrétariat, accueil et soins- poursuit son activité, les autres sont au chômage partiel. Toutefois, Nicole Sainjon peut en permanence compter sur un noyau dur de 15 « bénévoles actifs », même si les restrictions de déplacements liées au confinement les obligent à intervenir tour à tour et « ponctuellement », leur aide est « précieuse ».
La perspective d’avoir de nouveaux locaux reste une perspective réjouissante
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« Ici, traditionnellement, nous n’observons pas le pic d’abandons de la fin juin ». C’est une sacrée plaie à laquelle échappe la SPA de Bergerac. Cependant, historiquement aussi, il y en a une autre, qui cette fois la cible comme tous les refuges pour animaux… et la menace approche. « Dans un mois, c’est l’arrivée des chatons et c’est à chaque fois la catastrophe ».
En tout état de cause, le projet important de construction de nouveaux locaux (« 1,5 M€ financés sur nos fonds propres »), dont l’aboutissement, souligne Nicoles Sainjon, « doit beaucoup au sous-préfet de Bergerac Stéphanie Monteil » est suspendu pour cause de pandémie Covid-19. « Si le permis de construire est délivré, le commencement des travaux, qui était prévu pour fin mars, a été différé ».
Toutefois, insiste Nicole Sainjon, ce projet reste une perspective réjouissante. Et constitue, de fait, une véritable aide au maintien du moral des troupes.
Pratique : SPA route de Saint-Alvère 24 100 Bergerac 05 53 27 27 50 contact@spa24bergerac.com